Expertise

Nicolas Dayot, Président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA)

« Une saison pleine de contrastes pour les campings »

Quel est le bilan de la saison 2023 pour l’hôtellerie de plein air ?

Sur le fond, la saison a été assez chaotique. Elle avait fort bien démarré, avec une hausse des réservations de + 20 % avant que les réservations ne s’effondrent en mai et juin. Ensuite, le mois de juillet a été affecté par les intempéries et le mois d’août s’est révélé stable. Heureusement le mois de septembre a été excellent, permettant d’avoir une saison globalement de qualité avec 139 à 140 millions de nuitées contre 136 en 2022 et 129 en 2019. L’autre point important est le retour des étrangers, et notamment des Allemands, des Néerlandais, des Belges et, dans une moindre mesure, des Britanniques. Cela explique la bonne tenue de la location d’emplacements nus sachant que les étrangers sont plus friands de vacances sous la tente ou en caravane que les Français.

En termes de chiffre d’affaires, la situation est également contrastée car si l’hébergement locatif et les emplacements nus ont enregistré de bons résultats, les dépenses annexes ont été un peu en berne du fait des problèmes de pouvoir d’achat.

Les mobil-homes ont-ils été moteurs de ces résultats ?

L’hébergement locatif, et notamment les mobil-homes, sont clairement moteurs dans le développement de l’hôtellerie de plein air. En 2022, ils représentaient 55,9 millions de nuitées, un chiffre en hausse de 7 % par rapport à 2019. Mais au-delà des nuitées, leur développement a de nombreux effets bénéfiques sur le secteur. Ils ont permis d’allonger la saison, mais aussi de rassurer les banquiers ou encore d’augmenter les capacités d’investissement des campings, de développer les services et d’embaucher du personnel. Cela a donc déclenché un cercle vertueux bénéfique aux campeurs sous tente ou en caravane comme aux adeptes des emplacements locatifs. Avec les mobil-homes l’ensemble de notre clientèle bénéficie d’équipements de qualité et d’une grande variété d’animations et de services. Cela montre bien que les différents segments du camping sont interdépendants. Il ne faut pas chercher à opposer hébergement en mobil-homes et location d’emplacements nus car les deux s’autoalimentent et, au-delà, permet de sécuriser l’activité des établissements d’hôtellerie de plein air.

Flora Thouzeau, gérante de La Torche de Plomeur (Finistère)

« Nous privilégions la fabrication locale, éco-responsable »

Les mobil-homes sont-ils un élément essentiel de votre offre commerciale ?

Nos locatifs mobil-homes, chalets et roulottes sont essentiels dans notre offre commerciale. Les mobil-homes représentent 90 % de nos locatifs (36) et 50 % de notre chiffre d’affaires.

Quelles sont vos attentes en matière de conception des mobil-homes ?

Nous privilégions la fabrication locale, éco-responsable, éco-conçue. Nos dernières acquisitions sont les mobil-homes de Breizh Mobil-Homes, situé dans notre région.

Ce type de produits vous-a-t-il permis d’allonger votre période d’ouverture ?

Ils nous permettent d’ouvrir une semaine plus tôt et de prolonger la saison jusqu’à début novembre alors que les emplacements nus ne le sont que jusqu’en fin septembre.

Constatez-vous une évolution de la durée des séjours ?

Les séjours se sont écourtés surtout en basse saison.

Le camping reste-t-il un moyen de prendre des vacances à moindre coût ?

Le camping reste un moyen peu onéreux pour prendre des vacances. Il s’adresse à tous les budgets, du chalet Premium avec les draps et serviettes fournies à l’emplacement « Nature » sans électricité en passant par des mobil-homes moyen de gamme.

La clientèle des mobil-homes a-t-elle évolué ces dernières années ?

La demande de confort est de plus en plus grande. Les clients veulent du tout inclus tout en restant proche de la nature.

Extrait du magazine VDL 138 – Janvier 2024