Enquête

ANALYSE DU CYCLE DE VIE : MIEUX CONNAÎTRE LE PRODUIT « MOBIL-HOME »

Les principaux fabricants de mobil-homes se sont mis autour de la table afin de partager leurs données pour mesurer les impacts environnementaux d’un mobil-home représentatif du marché 2021.

Déjà partie prenante dans la prise en charge des mobil-homes en fin de vie au travers d’Éco Mobil-Home, les cinq principaux fabricants français de résidences mobiles de loisirs, Bio-Habitat, Rapidhome, Mobil-Home Rideau, Résidences Trigano et Louisiane ont su une nouvelle fois dépasser leur situation concurrentielle pour s’impliquer pleinement dans la mise en œuvre d’une démarche d’analyse du cycle de vie (ACV) du mobil-home. Conduite par Éco Mobil-home, cette approche vise à évaluer les impacts du produit durant tout son cycle de vie, depuis sa conception, en passant par son utilisation et sa fin de vie. « L’Analyse du cycle de vie est l’étape préalable indispensable à l’éco-conception du mobil-home car elle permet d’accumuler des données, d’accroître sa propre connaissance du produit pour prendre ensuite des choix éclairés sur les priorités à travailler », souligne Romain Grillet, directeur d’Éco Mobil-Home.

L’UTILISATION, L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL MAJEUR

Après près d’un an d’échanges de données et de réflexions, les résultats permettent déjà de tirer de premiers enseignements sur les incidences environnementales des mobil-homes aux différentes étapes de leur existence. Car l’éco-conception des produits ou le recyclage des matériaux des mobil-homes en fin de vie ne sont pas les seuls leviers à actionner pour maîtriser l’impact environnemental. Les premiers résultats de l’ACV montrent en effet que l’impact majeur du produit se trouve dans son utilisation.« Dans l’ACV du mobil-home type de la saison 2020-2021, c’est l’énergie consommée durant son utilisation qui sera la plus impactante du cycle de vie. Mais ce n’est pas pour autant que tous les efforts doivent se faire sur cette phase, qui dépend davantage de l’usage que l’on fait du mobil-home. Les fabricants auront plus d’impact en appréhendant la phase de sourcing des matières premières ou la phase de fabrication et les résultats pourront se voir en phase d’utilisation ensuite », remarque Romain Grillet. La vie, l’exploitation et l’occupation du mobil-home et de ses équipements est en effet la phase la plus longue (20 ans). Des efforts doivent donc être réalisés sur les consommations, même si, s’agissant d’un véhicule en regard de la loi, il n’y a aucune obligation en la matière. Au-delà des équipements en eux-mêmes, cette réduction passe aussi par une éducation des usagers afin de les inciter à mieux maîtriser leurs diverses consommations.

ANTICIPER LE RECYCLAGE FUTUR

La fin de vie est également une préoccupation majeure des fabricants. C’est en effet la conception actuelle des mobil-homes qui déterminera les possibilités de recyclage futures. Pour cette étape de l’ACV, l’enseignement principal est que les mobil-homes qui seront en fin de vie dans une trentaine d’années seront beaucoup plus complexes à valoriser, de par leur composition, leur volume et leur poids moyen en hausse. Un enseignement à prendre d’ores et déjà en compte, tant du côté des fabricants que de celui d’Éco Mobil-Home

Extrait du magazine VDL 135 – Avril 2023