
Peu émetteurs de CO₂ et économes en ressources, les camping-cars et caravanes incarnent une forme de tourisme respectueuse de l’environnement. Un engagement renforcé par le mobil-home, emblème d’un secteur du camping particulièrement attentif à la préservation de la nature.

À l’heure où le développement durable est au cœur des préoccupations, les véhicules de loisirs figurent parmi les bons élèves. Séjours en camping-cars, mobil-homes et autres caravanes sont en effet des modes de vacances vertueux, favorisant les mobilités douces et les économies d’eau et d’électricité. L’étude du cabinet Gingko pour UNI VDL en 2021 a analysé le cycle de vie de neuf offres de vacances. Il ressort que les camping-cars se placent en seconde position derrière les mobil-homes pour ce qui concerne l’épuisement des ressources fossiles, au second rang pour la performance carbone et en troisième place pour leur impact sur le changement climatique.
Le camping, un secteur engagé
Une récente étude de l’Ademe a précisé qu’une nuit en résidence secondaire correspond à 7 kg CO₂e, une nuit à l’hôtel à 5,3 kg, une nuit en location à 5,2 kg et une nuit en camping à seulement 1,4 kg. Le secteur de l’hôtellerie de plein air s’est pleinement engagé depuis plusieurs années dans une démarche qui place le développement durable au cœur de son activité. Conscients des attentes de leurs clients en matière de transition écologique, les campings ont à cœur de moderniser et d’adapter leurs installations pour qu’ils soient plus vertueux et de préserver la nature environnante de leurs établissements, critère de choix important pour les vacanciers au moment de réserver leurs séjours, explique la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA).
Les campings ont pris le virage de la transition énergétique et participent à la production d’énergie en leur sein. La FNHPA a signé un partenariat avec le syndicat Enerplan afin de s’appuyer davantage sur l’énergie solaire renouvelable. L’objectif est d’accélérer l’installation de panneaux solaires thermiques pour chauffer l’eau des piscines et des espaces sanitaires, avec le soutien de l’Ademe et de la Direction générale de l’énergie et du climat. Il s’agit aussi de multiplier les installations photovoltaïques pour alimenter électriquement les équipements des campings et anticiper les besoins de recharge des véhicules électriques des clients.
La FNHPA a également travaillé sur la gestion des déchets et publié un guide « zéro déchet » destiné à accompagner les professionnels dans la mise en place de bonnes pratiques. Ce guide aborde les biodéchets, les achats groupés et les incitations pour faire évoluer le comportement des vacanciers. Depuis longtemps, le secteur met aussi l’accent sur l’intégration paysagère des mobil-homes et des emplacements, en encourageant par exemple la plantation d’espèces locales pour s’ancrer durablement dans l’environnement.

Des constructeurs soucieux d’environnement
Au-delà de leurs faibles émissions de CO₂, les véhicules de loisirs s’inscrivent pleinement dans le développement durable puisqu’ils favorisent aussi l’économie locale. Les camping-caristes dépensent en moyenne 39 euros par jour dans les commerces locaux, et ces touristes valorisent le patrimoine culturel et patrimonial. Ils sont curieux et friands de visites et de découvertes des trésors architecturaux ou gastronomiques du lieu où ils séjournent. Diverses études montrent que les camping-caristes partent en dehors de période à forte pression touristique, qu’ils voyagent principalement en France et sur des courtes distances. Mobil-homes, caravanes et camping-cars, tant dans leur conception que dans leur implantation dans les usages, sont donc clairement des moyens d’hébergements vertueux pour la planète. Et ce d’autant que les constructeurs de véhicules de loisirs s’attachent en permanence à améliorer les performances écologiques de leurs produits.
Depuis longtemps, les panneaux solaires ont rejoint les toits des campings-cars ; les intérieurs des VDL ont été équipés de mousses et autres systèmes permettant de limiter la consommation d’eau. De nombreux fabricants font la part belle aux matériaux recyclables et privilégient une politique d’achat locale. Ils sont aussi très à l’écoute des nouveautés qui ne cessent d’apparaître sur le marché. Chaque année, des entreprises proposent en effet des dispositifs destinés à favoriser les économies, tant en eau qu’en énergie. On prendra par exemple Mygreenyou qui propose aux campeurs un système de recyclage des eaux grises des mobil-homes pour les utiliser dans les toilettes. Lors du dernier salon du SETT, plusieurs initiatives en lien avec l’écologie ont été récompensées par un Sed’Or. C’est le cas, par exemple, de Geckom, un chauffe-eau proposant par commande retardée de récupérer instantanément la chaleur de l’eau des douches pour réchauffer l’eau propre. Primé également, Ecoliduk (ZYL), un petit écran permettant, grâce à des smileys de couleur, aux occupants d’un mobil-home de mieux réguler leur consommation d’eau et d’électricité. Ces initiatives parmi d’autres témoignent de l’implication de l’ensemble des acteurs de la filière des véhicules de loisirs dans le développement d’un tourisme plus durable.
Impact du tourisme sur l’environnement
Depuis plus de 30 ans, la France est la première destination touristique mondiale avec près de 90 millions de touristes internationaux. Le tourisme est un véritable secteur clé pour l’économie française : hors période de crise, la consommation touristique représente environ 8 % du PIB et 2 millions d’emplois, soit 7,8 % des emplois salariés. Cependant, responsable de 11 % des émissions nationales de gaz à effet de serre (principalement en raison du transport, de l’hébergement et de la restauration), de pressions sur les ressources naturelles pouvant aller jusqu’à une multiplication par trois de la consommation annuelle d’eau et par quatre de la consommation annuelle d’énergie pour les territoires fortement touristiques, et de production de déchets (+27 % par rapport à la moyenne nationale), le secteur du tourisme doit également abaisser ses impacts et fonder son attractivité sur une offre renouvelée, comme l’illustre l’essor de la demande pour un tourisme plus local ou plus durable.