
En dépit des efforts pour sensibiliser les élus locaux en matière d’accueil des camping-cars, nombre d’entre eux méconnaissent le cadre réglementaire en matière de stationnement. La Fédération française des campeurs, caravaniers et camping-caristes (FFCC) et le Comité de liaison du camping-car (CLC) s’attachent à former ces élus aux règles régissant le stationnement et l’accueil des camping-cars.

Les collectivités locales souhaitent accueillir les camping-cars mais méconnaissent parfois cet univers.
Les élus ne peuvent être au fait de toutes les réglementations et beaucoup d’entre eux sont désarmés ou prennent des décisions contestables faute de maîtriser le sujet. C’est pourquoi des associations comme le Comité de liaison du camping-car (CLC) ou la Fédération française des campeurs, caravanier et camping-caristes (FFCC) s’attachent à faire œuvre de pédagogie pour permettre aux élus locaux de mieux connaître les règles de l’accueil des adeptes des camping-cars.


Faire connaître les règles de stationnement
« Face aux difficultés rencontrées par les territoires, mais aussi les camping-caristes, tant en termes de circulation que d’accueil, la FFCC a créé le Conseil Accueil Camping-Car (CACC) voilà quelques années », explique Fabienne Voide, directrice générale de la FFCC. Convaincue aujourd’hui de la pertinence de cette activité, elle a recruté dans son équipe un consultant et formateur pour le CACC. L’objectif ? Mieux informer les collectivités locales des attentes des usagers en camping-cars, vans et fourgons, leur permettre une meilleure connaissance de l’intérêt de ces règles inhérentes à ce type de véhicules et améliorer leur accueil (voir interview). Depuis sa création, le CACC est d’ores et déjà intervenu auprès d’une quarantaine de collectivités.
Autre acteur important en matière d’amélioration de l’accueil des camping-cars par les communes, le CLC.
« Une de nos missions principales est d’informer les élus sur les règles de stationnement des camping-cars, explique Benoît Ferreira, chargé de mission au CLC. Beaucoup d’élus ne connaissent pas ces règles et la jurisprudence qui s’appliquent aux camping-cars. Les édiles ne peuvent dicter une interdiction de stationnement sans avoir de vraies raisons de le faire. Notre objectif est donc de leur rappeler le cadre juridique. » Ainsi, en Vendée et en Charente-Maritime, le CLC collabore avec les associations de maires afin de diffuser les informations juridiques encadrant le stationnement des véhicules. « Les articles de VDL Magazine sont envoyés aux élus et sont disponibles en ligne sur www.univdl.com », précise Benoît Ferreira.
Au-delà de ce rôle central d’information, le CLC dispose d’un bureau susceptible d’aider les élus dans la rédaction de leurs arrêtés. Un appui précieux pour respecter la loi et éviter les recours administratifs.
De plus, il s’attache à faire la promotion de cette filière touristique tant au niveau de l’intérêt économique pour le territoire qu’au niveau de l’écologie : ce type de séjour ne nécessite pas d’infrastructure et une semaine en camping-car se révèle particulièrement frugale en termes de consommation d’eau ou d’électricité, par exemple. Enfin, le CLC est sollicité lors de la création d’aires d’accueil afin d’apporter son appui au niveau de la réglementation, de la recherche de prestataires ou de subventions ou encore en matière d’attentes des usagers.
CLC / FFCC : des offres qui se complètent
Le Comité de liaison du camping-car (CLC) regroupe des professionnels du secteur (constructeurs, distributeurs, loueurs…), des fédérations d’utilisateurs et divers organismes (France Passion, Plein Air, Bison Futé…).
Les missions du CLC sont de :
- défendre et de promouvoir ce mode de loisirs (aspects touristiques, réglementaires, législatifs),
- l’accompagnement des collectivités dans l’accueil des camping-caristes. Cela passe par l’envoi de guides et représentations à la préfecture ou auprès des élus locaux,
- Le CLC est également force de conseil pour les collectivités qui souhaitent attirer ou placer des véhicules légers avec les camping-cars : accueil touristique, signalisation et gestion du flux, aide à la création ou la révision des schémas de développement touristique et de services,
- Le CLC veille également au respect du cadre législatif qui régule ces véhicules légers,
- Les atouts du CLC sont sa connaissance technique des modèles de recherche et d’évolution, sa compréhension des attentes des usagers sur l’ensemble du partage de bonnes pratiques sur le territoire.
Tous les services proposés par le CLC sont gratuits.
De son côté la Fédération française des campeurs, caravanier et camping-caristes (FFCC) est une association dont l’objectif est de promouvoir toutes les activités de plein air et de vacances sur tout le territoire. Elle est le porte-parole des six millions de touristes de plein air français que sont les campeurs, caravanier, vanlifers, utilisateurs de tentes, hébergements collectifs ou propriétaires de mobil-homes. Pour enrichir l’offre des professionnels affiliés FFCC (restaurateurs et plein air), la fédération propose des services aux utilisateurs comme des bons de réduction, des assurances, etc. Elle dispose aussi d’un organisme de formation, le Service Conseil camping-car, notamment dédié aux élus composés de formations pour promouvoir et appuyer la filière. Les élus disposent de 18 heures de formation à utiliser pendant leur mandat, partagées par leur collectivité, en Droit Individuel à la Formation (DIF). Ces services sont facturés et la petite partie est prise en charge par la collectivité.
Questions à Fabienne Yobe, directrice générale de la FFCC

Afin d’accompagner les élus locaux dans leur connaissance de l’univers des camping-cars et la réglementation qui s’applique, la FFCC a créé Conseil Accueil Camping-car (CACC), une structure dédiée au conseil et à la formation en matière d’accueil des camping-cars.
Pourquoi organisez-vous des formations à destination des élus et des collectivités ?
En travaillant en étroite collaboration avec les collectivités et les élus, nous sommes aperçus que les élus n’étaient pas toujours bien informés. Ce constat nous a conduits à imaginer une structure répondant aux besoins et des attentes des élus afin d’accueillir au mieux les camping-caristes sur leur territoire. Bien souvent, le manque d’information et de compréhension sur le sujet empêche d’améliorer rapidement l’accueil.
Comment ces formations sont-elles organisées ?
Nous organisons deux types de modules :
- Un module informatif sous forme de webinaire afin que les personnes n’ayant aucune notion puissent comprendre les bases et l’intérêt de la réglementation,
- Un module d’approfondissement destiné aux formateurs pour enrichir leurs connaissances et aller plus loin dans l’accompagnement des élus.
Quels sont les sujets traités ?
Nous traitons plusieurs thématiques liées à l’accueil des camping-caristes :
- Aborder l’ensemble des acteurs du secteur et le vocabulaire spécifique,
- Comprendre des usages et attentes des clientèles touristiques camping-caristes,
- Identifier les différentes réglementations qui régissent l’accueil de cette forme de tourisme,
- Informer sur les aspects techniques (véhicules, aires de services…),
- Savoir élaborer la stratégie d’accueil d’un territoire,
- Echanger avec d’autres élus (collectivités, communautés de communes, départements…),
- Identifier les moyens d’attirer cette clientèle et de bien communiquer auprès d’elle.